Série MASC : une entrevue avec le groupe Junkyard Symphony
Par Jessica Ruano | janvier 5, 2022
Cette entrevue a été originellement publiée sur Le Pressoir
Junkyard Symphony s’est donné pour mission de faire la promotion de la santé environnementale. Le groupe sensibilise les gens par l’éducation et le divertissement en utilisant de vieux objets très ordinaires qui seraient normalement destinés aux poubelles. Dans leurs spectacles et leurs ateliers musicaux, les artistes de Junkyard Symphony jouent le rôle des chefs d’orchestre tandis que le public s’occupe de la symphonie. Les participants ont donc l’occasion de découvrir des rythmes rapides, des bouffonneries impressionnantes, la comédie clownesque, des trucs formidables, de la magie et autant de talent. Dans cette entrevue, Junkyard Jonny parle de trouver des joyaux instrumentaux dans les ventes-débarras ainsi que d’inspirer les élèves de tous âges à faire de leur mieux pour la planète.
Les ateliers et les spectacles axés sur l’environnement de Junkyard Symphony encouragent le public à « réduire, réutiliser, recycler et rocker! ». Dans un monde inondé de discussions difficiles sur le changement climatique et l’environnement, comment votre message a-t-il changé depuis vos débuts, il y a plus de 25 ans?
Junkyard Jonny : Notre message n’a pas changé et ne changera probablement jamais. La réduction, la réutilisation et le recyclage seront toujours pertinents, tout comme le port de la ceinture de sécurité en voiture. Un jour, une adolescente américaine nous a dit que notre message était dépassé. « Le recyclage, c’est tellement années 80, » disait-elle. En fait, ce n’est pas le cas. Il est tout aussi important aujourd’hui qu’il l’était dans les années 80 ou 90 ou même au début du siècle. Ce sera toujours un acte important parce que les êtres humains vont toujours créer des déchets, et même si nous avons partiellement appris à gérer ces déchets, nous sommes encore à des années-lumière de faire un excellent travail en matière de gestion des déchets, à mon avis.
Nous continuerons donc à transmettre notre message sur l’importance des quatre « R » et, espérons-le, à inspirer les gens de tous âges à trouver des moyens pour les aider à créer des habitudes efficaces de gestion des déchets et à nous amuser en même temps.
Parlez-nous de l’évolution de Junkyard Symphony. Quels types de matériaux utilisiez-vous dans les premières années, et découvrez-vous encore aujourd’hui de nouvelles façons de fabriquer des instruments?
Junkyard Jonny : Dans les premières années, nous utilisions beaucoup d’instruments en métal lourd comme une baignoire, un évier de cuisine, des casseroles et un baril de pétrole. Bien que ces objets aient un son très agréable, ils étaient aussi très bruyants. Nous avons donc eu recours à des objets en plastique comme des seaux, des bacs de recyclage et des poubelles. Nous avons encore quelques objets en métal tels que des enjoliveurs, des seaux de jardin, des bols de nourriture pour chiens et des cloches à vache, mais ce sont des instruments d’accent. La plupart du temps, le rythme provient des instruments en plastique. Ces deux types d’instruments se complètent bien.
Nous avons également fabriqué des didgeridous avec des tuyaux en PVC, et nous avons une guitare basse en pin 2 x 4. Nous sommes toujours en train d’expérimenter avec différents objets et les sons qu’ils produisent. Nous aimons nous rendre dans des ventes-débarras avec nos baguettes de tambour pour tester de nouveaux sons. Quand nous disons aux gens que nous sommes du groupe Junkyard Symphony, ils savent immédiatement qui nous sommes et sont heureux de nous aider à trouver quelque chose de cool à ajouter à notre collection.
Au risque de faire de la politique, vous avez peut-être entendu dire qu’un certain dirigeant d’un certain pays s’était retiré de l’accord de Paris sur le climat récemment. Lorsque de telles décisions drastiques nous échappent, comment les gens peuvent-ils continuer à lutter contre le changement climatique?
Junkyard Jonny : Nous pouvons certainement faire entendre notre voix par le biais du vote et des médias sociaux, mais le mieux est d’agir nous-mêmes dans notre quotidien. Nous pouvons réfléchir à toutes les choses que nous faisons et qui contribuent au changement climatique, et nous pouvons trouver des moyens d’atténuer ces effets, comme marcher, faire du vélo ou prendre le bus au lieu de conduire. Avant la pandémie, le covoiturage était un outil populaire que nous pouvons espérer retrouver un jour. Dans la maison, nous pouvons nous assurer d’éteindre les lumières que nous n’utilisons pas et moderniser nos fenêtres pour mieux les isoler face aux intempéries. Il y a littéralement des milliers de petites choses qu’on peut faire et qui s’additionnent. Il suffit de dresser une liste et de faire de notre mieux.
En tant que membre de MASC, que gagnez-vous à proposer vos ateliers dans les écoles et dans la communauté ?
Junkyard Jonny : Avec Junkyard Symphony, ce que nous gagnons à offrir nos ateliers dans les écoles et dans la communauté est la satisfaction d’avoir transmis notre message et d’avoir peut-être fait une petite différence au sein de notre communauté. Les gens viennent nous voir des années plus tard et nous disent que nous les avons inspirés d’une quelconque façon ou que nous avons eu une grande influence dans leur vie. Une personne nous a déjà dit qu’elle avait très bien réussi un test le lendemain d’un de nos ateliers parce que nous l’avions inspiré à faire de son mieux. Une autre personne a décidé de se lancer en musique à l’université après avoir joué du tambour dans notre atelier. Nous ne sommes peut-être pas connus à l’échelle mondiale, mais nous avons interagi avec beaucoup de gens grâce à notre travail et nous espérons avoir égayé leur journée.
MASC, en particulier, a joué un rôle essentiel pour introduire nos ateliers dans les écoles et la communauté. Chaque année en mars, nous offrons une promotion qui donne un rabais sur nos ateliers. MASC a si bien réussi à transmettre cela à ses clients potentiels, qu’au cours des deux dernières années, Junkyard Symphony a rarement eu un seul jour de congé en mars. C’est une période de l’année très occupée pour nous. Et être occupé est un signe de réussite, c’est pourquoi nous sommes très reconnaissants envers MASC de nous tenir occupés.
Pourquoi pensez-vous qu’il est important pour notre communauté locale d’avoir accès à des artistes professionnels?
Junkyard Jonny : Une communauté est saine lorsqu’elle est accueillante pour une grande variété de vocations. C’est une bonne chose pour une communauté d’avoir un accès aux artistes professionnels et qu’elle fasse bon usage de ces artistes. L’éducation c’est comme une image et les artistes sont le contraste et la couleur. Si vous augmentez ces deux facteurs, vous obtiendrez généralement une image plus lumineuse et plus vivante, et donc une meilleure éducation. Alors, faisons vivre nos artistes!